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Here we are stuck by this river
You and I underneath a sky
That's ever falling down down down
Ever falling down
Through the day as if on an ocean
Waiting here always failing to remember
Why we came came came
I wonder why we came
You talk to me as if from a distance
And I reply with impressions chosen
From another time time time
From another time
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Tout voir – je vous ai dit que je voulais tout voir,
Tout voir et tout connaître !
Ne pas se contenter d’une seule fenêtre
Sur un même horizon,
Tout savoir… Tout savoir de l’univers profond,
Des êtres et des choses,
De la terre et des astres, jusqu'au fond.
Ah ! tout voir, tout savoir des minutes qui passent,
De celles qui viendront…
Demain, comme je t’aime !
Bonheur de voir, d’entendre,
Qui vient à vous dans un frisson ;
Tant de beauté, tant de couleurs, de sons…
Royaume de la vie !Sabine Sicaud
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L'ange reste près d'elle ; il sourit à ses pleurs,
Et resserre les noeuds de ses chaînes de fleurs ;
Arrachant une plume à son aile azurée,
Il la met dans la main qui s'était retirée.
En vain, elle résiste, il triomphe... il sourit...
Laissant couler ses pleurs, la jeune femme écrit.Sophie D'Arbouville (1810-1850)
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Je n’ai pas écrit par raison,
Ni pour fuir un destin obscur,
Mais pour séduire les saisons
Et plaire à l’ineffable azur.Et pour posséder chaque jour,
Sans défaillance, sans remords,
Et jusqu’au moment de la mort,
Des droits infinis dans l’amour …Anne de Noailles
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Je suis dur, je suis tendre et j’ai perdu mon temps
À rêver sans dormir, à dormir en marchant.
Partout où j’ai passé j’ai trouvé mon absence,
Je ne suis nulle part excepté le néant.Mais je porte caché au plus haut des entrailles,
À la place où la foudre a frappé trop souvent,
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Et d’où ma vie s’égoutte au moindre mouvement.Pierre Reverdy
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Je voyage et mon ombre porte
Celui qui me porte en m’aimant,
L’amour se tient à notre porte,
Ses soupirs sont mes diamants.
En me voyant ainsi parée
L’heure s’enfuit désemparée
Et retourne à ses battements.Louise de Vilmorin
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La dame dort ! oh ! puisse son sommeil, qui se prolonge, de même être profond. Le Ciel la tienne en sa garde sacrée. La salle changée en une plus sainte, ce lit, en un plus mélancolique, je prie Dieu qu’elle gise à jamais sans que s’ouvre son œil, pendant qu’errent les fantômes aux plis obscurs.
Mon amour, elle dort ! oh ! puisse son sommeil, comme il est continu, de même être profond. Que doucement autour d’elle rampent les vers ! Loin dans la forêt, obscure et vieille, que s’ouvre pour elle quelque haut caveau — quelque caveau qui souvent a fermé les ailes noires de ses oscillants panneaux, triomphal, sur les tentures armoriées des funérailles de sa grande famille, — quelque sépulcre, écarté, solitaire, contre le portail duquel elle a lancé, dans sa jeunesse, mainte pierre oisive — quelque tombe hors de la porte retentissante de laquelle elle ne fera plus sortir jamais d’écho, frissonnante de penser, pauvre enfant de péché ! que c’étaient les morts qui gémissaient à l’intérieur.
Edgar Poe
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Tu étais pour moi, amour, tout ce vers quoi mon âme languissait — une île verte en mer, amour, une fontaine et un autel, enguirlandés tout de féeriques fruits et de fleurs, et toutes les fleurs à moi.
Ah ! rêve trop brillant pour durer : ah ! espoir comme une étoile, qui ne te levas que pour te voiler. Une voix du fond du Futur crie : « Va ! — va ! » — mais sur le Passé (obscur gouffre) mon esprit, planant, est muet, immobile, consterné !
Hélas ! hélas ! car pour moi la lumière de la vie est éteinte : « non ! — plus ! — plus ! — plus ! » (ce langage que tient la solennelle mer aux sables sur le rivage) ne fleurira l’arbre dévasté de la foudre, et l’aigle frappé ne surgira.
Et tous mes jours sont des extases, et tous mes songes de la nuit sont où ton œil d’ombre s’allume et luit ton pas — dans quelles danses éthérées — par quels ruissellements éternels !
Edgar Poe
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Vient le jour où la vie ressemble enfin à la vie.
Où l'ombre et la lumière jaillissent
du même instant d'éternité
que délivre l'éphémère.
Vient le jour où la joie et le tourment
la grâce et la détresse,
l'amour et l'absence font un.
Vient le jour où l'on pose la main
sur un visage, et tout devient la clarté
de ce visage. Tout se nourrit
du même amour, d'un même rayon de bleu
et boit au même fleuve. Tout va
et vient dans un unique balancement des chosesHélène Dorion
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"Je fais peu de cas des richesses,
L'Amour, je le tiens en mépris
Et le désir de Gloire ne fut qu'un rêve
Au matin évanoui -
Si je prie - la seule prière
Qui pour moi remue mes lèvres
Est - 'laisse le coeur que je porte
Et donne-moi la liberté'
Oui, mes jours brefs approchant de leur terme,
C'est tout ce que j'implore -
A travers vie et mort, une âme sans chaînes
Et le courage d'endurer! -"
Emilie Bronte
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Je viendrai dans la douceur de la nuit,
Cueillir le fruit de ta rosée,
Pour compter les jours et estimer la récolte
Ou seulement admirer ces champs regrettés
Tu ne me verras pas.
Toujours dissimulé,
Souffle d’hiver, comme cet homme à la hotte
Je ne serai pas seul. J’ai avec moi
Toutes celles que tu as été, brumes vagues,
Fantômes gémissant de mes incartades
Silhouette débordante de foi
Bientôt, les greniers seront remplis,
De maris, d’enfants et d’amis
Mais s’il le faut, pour survivre,
Nous broierons nos souvenirs pour mieux nous affermir.
Samuel Coelho
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Que ferais-je sans ce monde sans visage
sans questions
où être ne dure qu'un instant où chaque instant
verse dans le vide dans l'oubli d'avoir été
sans cette onde où à la fin
corps et ombre ensemble s'engloutissent
que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures
haletant furieux vers le secours vers l'amour
sans ce ciel qui s'élève
sur la poussière de ses lestsSamuel Beckett
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